William Boy, le polytechnicien, l'officier d'ordonnance du Résident Général de France en Tunisie, le général, le collectionneur...
Pourquoi est-il si difficile de trouver son acte de naissance ? Tous les papiers en notre possession affirment qu'il est bien né à Bordeaux le 20 octobre 1873 ! Et pourtant rien dans les registres bordelais à cette date ! Pas de William Boy !
La réponse à cette énigme est venue d'une épouse -férue en généalogie- d'un cousin Boy de Bordeaux : William Boy n'apparaît pas dans les registres à cette date... parce qu'il ne s'appelait pas Boy mais William Noël, du nom de sa mère ! Son père, Maurice ne l'a reconnu qu'à l'âge de 16 ans et ses parents se sont mariés alors que William avait 18 ans.
Le plus surprenant dans cette histoire c'est qu'apparamment personne parmi ses petits enfants ne le savait...
Un secret de famille bien gardé !
Nous savions que la famille Boy considérait le mariage de Maurice avec Marie comme une mésalliance. Vous pensez : le fils d'un gros négociant en grains épousant une simple couturière !
Il n'empêche, la petite couturière a fait de son fils un brillant polytechnicien, lauréat du concours général de mathématiques. Bravo, la petite couturière !
Marguerite, son épouse, se plaisait à raconter les circonstances de leur mariage : Julien Ducourt souhaitait marier sa fille aînée Jeanne. On lui présenta un jeune polytechnicien du nom de William.
Mais dans l'environnement familial il y avait également sa jeune soeur, la belle Marguerite âgée d'à peine 18 ans. Très vite, William fit savoir que c'est Marguerite qu'il voulait épouser... Julien rétorqua qu'il n'était pas question de marier la cadette avant l'aînée et que, s'il voulait épouser Marguerite il devrait trouver un parti équivalent pour sa soeur... Qu'à celà ne tienne : William fit le tour de ses camarades de polytechnique et présenta son ami Amédée à Jeanne. et leurs deux mariages furent célébrés en grande pompe, le même jour, le 31 mai 1902 à Pessac en présence de l'oncle ministre, Jean Dupuy.
William était certainement quelqu'un de juste et de très humain. En témoigne le courrier reçu de ses hommes après sa blessure de guerre. On pourrait soupçonner de la flâterie envers un supérieur, mais les messages les plus chaleureux sont ceux d'un certain Pierre Brunel qui s'adressait à sa propre famille et ne pouvait donc se douter qu'un jour ses écrits reviendraient dans la famille du capitaine Boy... Mais il se trouve que Pierre Brunel (tué sur le front en 1916) était le frère de Madame Chaumié, la grand-mère d'Emmanuelle, des Moirot, Flicoteaux et compagnie ! Une famille à laquelle nous sommes très liés depuis lles années 40. Mais en 1915 les familles ne se connaissaient pas !
C'est ainsi que Madé a pu consulter et recopier ce courrier. Je souhaiterais bien avoir une photocopie de l'original... (appel à la famille Chaumié !) Le court-métrage photos "Notre capitaine" vous en donnera le détail.
Les brouillons de sa correspondance montrent également sa grande humanité, son souci de justice et son attention aux autres, jusqu'aux plus modestes.
Un épisode un peu plus contestable (en tous cas de nos jours) est son action militante en faveur du"Vote familial". Evidemment avec six enfants c'eut été intéressant pour lui !!! Mais la lecture de ses nombreux courriers à ce sujet révèle que dans les années 30, il militait pour le vote familial, mais aussi et surtout pour le vote des femmes ! La ligue pour le vote familial demandait le vote des femmes et une voix supplémentaire pour les familles à partir de 3 enfants. Dans une période en déficit démographique, cette option n'était pas si absurde !
Un courrier de William adressé au Général de Gaulle en 1945 a obtenu une réponse polie du Cabinet : "Le Commissariat à la famille va examiner vos suggestions avec toute l'attention qu'elles méritent"
Toute la famille conserve un souvenir admiratif de ce bel homme pourvu d'un grand humour.
Biographie de Willliam Boy Courrier de guerre Mission en Tunisie Modernisation de l'armée
Le vote familial La correspondance de William