La fondation de Lorient est fréquemment datée à 1666, c'est-à-dire à l’installation de la Compagnie des Indes orientales chassée de Bayonne. Hors l’Enclos, aucune cité, ni même village. Pas d’église, la seule chapelle est dans l’Enclos, propriété privée de La Compagnie des Indes…
Commissaire Général et ordonnateur de la marine, Antoine de Mauclerc a eu pour soucis constant de bâtir une ville hors de l'enclos de la Compagnie de Indes. Dès 1699, il avait commandé à l’ingénieur Traverse un projet d’aménagement pour une future ville. Le premier il y construisit son habitation avec le soucis de loger décemment tout le personnel de la marine. Il posa la première pierre de l'église St Louis mais malheureusement il mourut en activité en 1703.
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Son successeur dès 1704, Charles de Clairambault poursuivit son œuvre.
François Jégou, historien de référence à Lorient, ne ménage pas ses compliments à l'égard de cet homme :
"Le nom d'Antoine de Mauclerc a donc acquis droit de cité à Lorient. Cependant, par un regrettable oubli dont les exemples ne sont que trop fréquents, les édiles lorientais de 1763 supprimèrent le nom de Mauclerc que le vulgaire avait jusqu'alors donné à la rue où notre ordonnateur avait construit son habitation en 1700 pour lui substituer celui d'Étienne Perault qui, lui-même, fut éphémère, car les services rendus par ce premier maire de Lorient ne le sauvèrent pas de l'ostracisme de 1792, dont le résultat fut d'effacer tous les noms historiques portés par les rues et les places de la ville. Actuellement, l'ancienne rue de Mauclerc et Perault se nomme rue de la Mairie."
Louis Chaumeil, lui aussi, lui rend un hommage appuyé. Je cite l'article paru dans Le Nouvelliste du Morbihan en 1933 :
"Antoine de Mauclerc, de 1696 à 1703 (son décès), Charles de Clairambault, à partir de 1704, dirigèrent ainsi les destinées de notre ville avec un sens très net de ses besoins. L'initiative du premier fit ériger Lorient en trêve de Plœmeur en 1702. C'est alors que commence la vie municipale lorientaise."
Selon Jégou : « Cet événement auquel la ville de Lorient doit son origine, date du 31 août 1666, et s'il faut y ajouter le nom d'un fondateur, c'est un bourgeois de Paris qu'il faut nommer : Denis Langlois, bourgeois et marchand de Paris, l'un des directeurs généraux de la Compagnie des Indes-Orientales, pris dans le corps des principaux marchands. »
Certes c’était l’un des directeurs de la Compagnie des Indes, chargé de trouver un nouvel emplacement pour son entreprise, et si l'on date la fondation de Lorient à l'année 1666, c'est bien la Compagnie des Indes qui a fondé Lorient mais doit-on pour autant lui attribuer l’honneur alors qu’en 1700, cette même compagnie, qui n'avait rien prévu hors de son Enclos, a, en la personne de Toussaint Bazin expulsé sans gêne, manu-militari, toute la population de l’Enclos «abandonnant au hasard le soin de régler son malheureux sort »… (cf HF Buffet Lorient sous Louis XIV p 310).
Pour des raisons différentes et en des termes très polémiques, Lecoq-Kerneven reproche à Jégou de n'avoir pas retenu ces personnages de la fin du XVIIe comme fondateurs de la ville.
Mais faut-il vraiment mettre un nom de fondateur ? Sans doute pas, mais de Mauclerc mérite de ne pas être ignoré comme c'est le cas actuellement !
Pour être plus actuel, rien non plus sur le site du patrimoine de Lorient à l'exception d'un copié/collé d'une page que j'avais envoyée il y a 3 ans, enfouie dans les profondeurs inaccessibles du site... Jamais mis en exergue…. Et un lien rompu vers mon site.
Rien sur Wikipedia, rien sur le site Info-Bretagne, etc.
je trouve regrettable que l'histoire officielle de Lorient présente La Compagnie des Indes comme fondatrice de la ville alors qu'elle a précisément ignoré toute possibilité d'urbanisation hors de son enclos...
Pour quelle raison cet administrateur visionnaire et dévoué est-il actuellement totalement oublié, même par l'administration de la ville dont il fut le vrai promoteur ?
Je me pose la question.
Certes, il y a à nouveau, depuis 1957, à Lorient une modeste rue portant son nom, mais je n'ai pas trouvé parmi les lorientais une seule personne capable de dire qui est cet homme et ce qu'il à fait pour cette belle ville.
Certes, descendant direct de ce personnage, je manque peut-être d’objectivité…
Mais peut-on tirer orgueil des réalisations d'un ancêtre à la 10e génération ?
Pour ma part je regrette simplement une ingratitude de l'histoire !
Pour essayer d'y remédier, j'ai rédigé la brochure suivante :