Jean Dupuy, personnage politique de la troisième République

 

 

D’origine modeste, Jean Dupuy (1844-1919) devient huissier à Paris, connaît une ascension sociale rapide qui le conduit à l’achat du Petit Parisien, et est élu sénateur des Hautes-Pyrénées en 1891.

Rapporteur du budget de l’agriculture depuis trois ans, il devient ministre de l’Agriculture en 1899. Il organise alors le Crédit agricole, crée l’office des renseignements agricoles et développe l’usage de l’alcool industriel. A la chute du cabinet, il reprend sa place à la Chambre haute. Il retrouve un portefeuille en 1909 quand Briand le charge du Commerce et de l’Industrie. Vice-président du Sénat en 1911, il est ministre des Travaux publics et des P.T.T. un an plus tard. Au milieu de la Grande Guerre, il obtient une place au Conseil des ministres comme membre du Comité de guerre mis en place par Painlevé. Pendant plus de trente ans, de 1887 à 1919, Jean Dupuy était resté le directeur du Petit Parisien.

Il a même été un candidat potentiel à la présidence, en 1906 et en 1913. Il joue le rôle d’éminence grise de la politique française, esprit précis, conciliant et clairvoyant, homme de sang-froid, « l’ami, le confident, souvent le collaborateur des hommes d’État qui, aux heures graves, présidèrent aux destinées de notre pays » soulignait Le Petit Parisien à son décès. Ainsi au moment de la crise marocaine (1905) qui amène la France et l’Allemagne au bord de la guerre, ses bons offices contribuent à apaiser la situation. Un moment, Russes et Allemands lui proposent d’être ambassadeur à Berlin pour favoriser le rapprochement entre les trois pays. Son patriotisme sur la question de l’Alsace-Lorraine l’empêche d’accepter. En revanche, ce grand conciliateur échoue en 1919 à réconcilier deux hommes qu’il admire : le maréchal Foch et Georges Clemenceau qui s’opposent sur les conditions de paix à imposer à l’Allemagne.

Les obsèques nationales de Jean Dupuy

 

Son fils Pierre 1876-1968 lui succède en politique. Il est secrétaire particulier de son père au ministère de l’Agriculture, en 1902, après son doctorat en droit. La même année, il devient le plus jeune député de France (Gironde) et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique dont il devient le secrétaire l’année suivante. Après un passage aux services techniques du ministère de la Guerre durant la Guerre de 1914-1918, il est nommé commissaire aux transports maritimes et à la marine marchande par Clemenceau (20 mai 1919-20 janvier 1920). Député de la Gironde jusqu’en 1924, il préside la Commission de la marine militaire à la Chambre des députés de 1921 à 1923. Il est ensuite député de la Seine de 1924 à 1928, de l’Inde française de 1932 à 1942. Gérant statutaire de la Société en commandite par actions dite Société du Petit Parisien et d’éditions Pierre Dupuy et Compagnie, de 1906 à 1957,

Pierre Dupuy est en outre président-directeur général de la Société anonyme de la Papeterie de la Seine à Nanterre. Le Petit Parisien se replie en juin 1940 à Bordeaux, puis à Clermont-Ferrand. Mais en octobre, Pierre Dupuy le fait reparaître à Paris, ce qui lui vaut d’être inquiété à la Libération.

Source : Archives nationales

Le lycée technique de Tarbes porte toujours le nom de Jean Dupuy, sénateur des Hautes Pyrénées.

Anciennement Grand Séminaire, les bâtiments du lycée Jean Dupuy sont voués à l’enseignement public depuis 1926. Successivement ENP (Ecole Nationale Professionnelle) puis lycée technique, il se transforme en 2011 en lycée Général.